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« Trois voeux pour un futur sans carbone » : un récit de Design Fiction

Meetup "Après le Covid : quel futur souhaitable?" : Le Design Fiction pour éveiller les consciences et plaider pour un futur "décarboné".

En mai dernier, nous organisions notre Meetup des confinés #3 sur le thème de : « Après la bascule en télétravail, comment préparer l’après Covid-19 ? »

Avec la crise du Covid-19, autour de moi, qu’est-ce qui a disparu et que je ne veux pas revoir? Qu’est-ce qui est apparu et que je veux garder? Que va-t-on mettre en œuvre dans nos organisations, dans nos sociétés?

Ce sont les thématiques que nous avons abordées avec nos participants lors de notre dernier Meetup des confinés du 19 mai dernier.

Au travers du Design Fiction, nous avons, par ailleurs, invité nos participants à se projeter sur ce à quoi pourrait ressembler le monde dans 5 à 10 ans après la crise Covid. En racontant aux participants deux histoires courtes, nous avons ainsi pu créer et alimenter le débat.

Nous vous proposons de découvrir ou re-découvrir les 2 histoires que nous avions racontées lors de ce Meetup.

Dans cette deuxième histoire de design fiction, Joséphine, Consultante chez Suricats Consulting, imagine un monde où les déplacements « zéro carbone » sont devenus la norme.

Installez-vous confortablement, lancez une petite musique d’ambiance et laissez-vous guider par vos ressentis!

Lu par Joséphine Benoist
lors du meetup en ligne du 19 mai 2020

« 3 VOEUX POUR UN FUTUR SANS CARBONE »

12 mai – 20h, déconfinement J+1.

Cher(e) inconnu(e),

Les applaudissements retentissent dans la rue et comme tous les soirs, tous ensemble, de nos fenêtres, nous remercions chaleureusement tout le corps médical. Je fais signe à mes voisins que j’ai rencontrés, de loin, pendant le confinement et puis je prends le temps. Je prends le temps de repenser à ces deux derniers mois. Ah oui j’oubliais, je m’appelle Zoé et comme beaucoup, je suis restée confinée deux mois, à Paris, dans mon 47m2, avec ma colocataire. Et encore, nous n’étions pas mal loties. Aujourd’hui c’est mon anniversaire et pourtant je suis un peu nostalgique. C’est étrange de ressentir cela me direz-vous, étrange parce qu’on attendait tous ce jour avec impatience et puis c’est mon anniversaire. J’aimerais prendre le temps de faire le bilan. Le confinement a permis le retour des espèces sauvages, la nature a repris ses droits, nos bruits habituels de citoyens stressés, pressés, agacés s’en est allé pour laisser place au bruit des oiseaux. Vive la dépollution sonore. C’est drôle, non, comme l’oiseau qui chante met tout le monde d’accord. En Outre-mer mais aussi en Guyane, les tortues vertes sont plus nombreuses cette année à venir pondre sur les plages. 

Dans les villes, les oiseaux et les animaux sauvages reprennent place… Au cimetière du Père Lachaise nous avons photographié une famille de renards, qui y a élu domicile. Dans les rues de Boissy-Saint-Léger, en Val de Marne, deux daims vagabondaient tranquillement dans une rue vidée de ses passants et de la circulation automobile. On n’avait jamais vu les abeilles rapporter autant de nectar et fabriquer autant de miel en cette saison. Wouah, « les animaux déconfinés » sont magiques. Alors, en soufflant sur mes bougies, mon premier vœu c’est celui-là : fini les embouteillages, finie la cohue dans les transports en heure de pointe, finie la voiture, bref fini le bruit. Et parce que l’un ne va pas sans l’autre, voici mon deuxième vœu : finie la pollution due aux trafics routier et aérien, ainsi qu’à l’industrie. Le ciel est plus bleu que bleu, je le vois, l’air que je respire est bon, je le sens. Les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 30 à 40% pendant le confinement, c’est le retour du vélo, c’est la dépollution des eaux, avez-vous vu la Seine dernièrement ?

Voilà, nous sommes le 12 mai et aujourd’hui je souhaite que l’on ne gâche pas tout, que tout cela ne reste pas qu’une parenthèse vite oubliée et écrasée par les plans de relance économique. 

Prenez bien soin de vous cher(e) inconnu(e) et à très vite qui sait !

Zoé

12 mai 2030 – 15h00

Chère Colette,

 10 ans se sont passés depuis ma première lettre, ces 10 dernières années ont été de la folie. Souviens-toi, le 15 juillet 2021 nous signions la mort des transports aériens, des voitures et la planète respirait enfin à nouveau. Aujourd’hui je fête mes 36 ans et je t’écris cette lettre depuis le voilier qui me ramène en France. Si tu voyais tout ce que j’ai pu voir… L’Asie est un continent magnifique. Il y a 16 mois exactement je partais pour un break un peu hors du temps. Départ Paris, mon vélo prêt, mon sac sur le dos, j’imaginais les plus de 13000 kilomètres de routes, pistes et chemins tortueux avec l’objectif d’atteindre la chine, 180 jours plus tard. Tu imagines ? J’ai traversé 16 pays différents, j’ai rencontré des personnes incroyables et vu des paysages magnifiques. Je suis restée quelques semaines en Chine puis j’ai posé bagages en Malaisie. Ce n’est plus du tout comme avant, l’air est pur, le ciel n’a jamais été aussi beau, les villes se sont étendues, le silence est… captivant. En barque, je me suis rendue d’île en île, j’ai pu admirer de magnifiques couchers de soleil qui laissaient place à de majestueuses pluies d’étoiles la nuit. Je n’ai pas voulu rentrer à vélo, je me suis offert un supplément de cette parenthèse magique en rentrant en voilier. 

Je suis à bord du Malaisia, nous avons 19 jours pour traverser l’océan Indien, remonter la mer Rouge, emprunter le canal de Suez, traverser la Méditerranée, passer le rocher de Gibraltar… Ah oui, j’oubliais, nous nous sommes fait des amis en route, des centaines de dauphins nous accompagnent, c’est incroyable. La donne s’est inversée Colette, la nature, la faune, la flore, les animaux nous ont pardonné et ont accepté que nous vivions chez eux, tous ensemble. Et ça, c’est le pied Colette !! Je sais, je te connais, tu es déjà en train de te dire « et le travail ma petite ? ». Ça aussi, ça a bien changé. Je travaille toujours pour Suricats Consulting, mon poste a évolué et répond à de nouvelles problématiques managériales passionnantes. Nous n’avons plus de bureau, nous migrons d’endroits en endroits, nous travaillons à distance, comme beaucoup de citoyens d’ailleurs, et quand nous avons envie ou besoin de nous retrouver, ce n’est pas juste pour une heure de « meeting », nous restons ensemble un moment. Nous nous organisons quelques semaines à l’avance pour que chacun puisse prévoir son voyage. 

Et oui, chaque déplacement est un voyage maintenant, une parenthèse hors du temps, certains viennent à vélo, d’autres marchent, il y en a même qui viennent à dos de cheval ! Et si tu n’as pas de cheval ? Pas de panique Colette, nous avons ré-ouvert des micro-lignes de chemin de fer qu’empruntent quelques locomotives que nous utilisons en mode participatif, tu sais c’est exactement comme fonctionne le supermarché la Louve à Paris. 

En parlant de cela justement. Je n’habite plus à Paris, de toute manière ce n’est plus ce Paris que l’on connaissait si bien. C’est encore mieux. J’ai acheté une petite maison en Bretagne. Comme les déplacements deviennent de longs voyages et que nous restons un moment à chaque endroit, nous nous échangeons, nous nous prêtons nos maisons entre nous. Je te parlais de Paris d’ailleurs, il faut que tu saches Colette, les grandes villes, c’est terminé, nous avons des réseaux de communautés maintenant. Le seul hic, c’est le mécanisme de reproduction sociale. Et oui, quand nous avons fait « péter » les grandes villes, chacun s’est rapproché des siens. La mixité sociale se fait rare et ça me rend perplexe. La bonne nouvelle en revanche c’est que nous avons relocalisé les entreprises et fait imploser les grands conglomérats. Chevron, Total et la guerre du pétrole ? Game over. Les peuples sont libres et protègent leurs terres. Mes vœux se sont réalisés Colette.

Je vais bientôt venir te voir, nous irons de nouveau nous balader, admirer ce si beau paysage que nous avons réussi à sauver et je te raconterai tout. J’aimerais tant te faire voyager. J’ai continué mon service citoyen en Asie, j’ai rencontré cette dame, Lamaï, je l’aidais à se déplacer toutes les semaines, comme avec toi. Elle te ressemblait beaucoup d’ailleurs. Elle m’a donné un cadeau pour toi, un joli ruban, je l’accrocherai à ton fauteuil roulant quand je viendrai te voir. J’ai hâte de te retrouver Colette, je suis contente qu’1lettre1sourire nous ai permis de nous rencontrer.

A très vite,
Zoé.

Ce récit a été écrit et lu par Joséphine. Pour lire l’autre récit de design fiction, c’est par ici : « Liberté, égalité, frugalité. »

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