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Les entreprises du tertiaire face à leur stratégie climat

Exemple d'approche pour une stratégie d'entreprise bas carbone dans un secteur où la volonté s'impose encore à la règlementation, mais pour combien de temps ?

En matière d’adaptation au changement climatique, il y a les entreprises exposées aux réglementations et les autres.

Pour les entreprises non concernées par la réglementation, intégrer les enjeux climatiques dans leurs stratégies d’entreprise est complexe et conduit souvent à l’inaction.

Pour les autres, celles qui sont responsables d’émissions directes de CO2, cela fait longtemps qu’elles ont entamé leur démarche, mais n’ont pas investi dans des stratégies d’innovations de rupture car, en l’absence de crise, elles continuent à répondre à la demande de leurs clients.

La demande des clients provient des particuliers et des entreprises, particulièrement celles du secteur tertiaire qui ne sont pas, en apparence, responsables (au sens redevables) des émissions de CO2 indirectes dont leur fonctionnement dépend.

 

Pourquoi les entreprises du tertiaire ?

Car elles représentent 56% des emplois en France, contre 20% pour l’industrie et la construction. La plupart de ces entreprises sont des TPE avec peu de salariés, qui n’ont pas le temps de se doter d’une véritable stratégie climat ou bas carbone. A elles seules, elles peuvent agir sur une part importante des réductions d’émissions des industries fortement émettrices, la part dite de “sobriété” qui consiste à faire baisser la demande.

Pourtant sous la pression de l’urgence climatique et des crises successives, et après plus de 50 années d’alertes, un nouveau monde semble se dessiner enfin : au niveau mondial, au niveau Européen (l’Europe souhaite devenir la première zone économique neutre en carbone) et au niveau Français (avec la Stratégie Nationale Bas Carbone et avec la contribution d’agences d’Etat, d’ONG et d’associations de citoyens).

Personne ne sait à quoi ce monde va ressembler, et à quelle échéance il va advenir : chacun y va de son scénario, parfois teinté d’idéologie et de croyance, parfois de science. Mais on observe un consensus qui fait jour, avec comme point de ralliement l’habitabilité de notre environnement pour les dizaines d’années à venir.

En effet le monde est en train de changer sous nos yeux :

  • Les chaines de valeur se raccourcissent et se régionalisent,
  • L’économie devient plus collaborative et moins consumériste,
  • Les collaborateurs sont de plus en plus en attente d’actions de leurs employeurs
  • Les citoyens aspirent à des modes de vies plus sécurisants

Devant ces enjeux qui peuvent tous nous dépasser, pourquoi une entreprise devrait-elle s’intéresser à ce sujet et contribuer, plutôt que de suivre le mouvement ?

Stratégie bas carbone net zéro

Elle pourrait y voir plusieurs avantages :

  • Donner l’exemple et devenir le leader inspirant de son secteur,
  • Influencer la production des secteurs fortement émetteurs en réorientant leurs besoins de biens et services,
  • Répondre aux attentes des collaborateurs et de ses consommateurs qui contribuent déjà au monde de demain,
  • Conserver des marges de manœuvres et agir maintenant pour ne pas subir ce qui va bientôt devenir des vulnérabilités,
  • Devenir plus résiliante pour les mêmes raisons

Pour réaliser ces grandes ambitions, une entreprise du tertiaire va plus particulièrement pouvoir agir sur :

  • L’achat des biens et des services,
  • L’utilisation des infrastructures numériques,
  • La localisation et l’utilisation des espaces de travail collectifs,
  • Les déplacements des marchandises et du personnel,
  • L’approvisionnement en alimentation

 

En tant qu’entreprise, comment définir sa stratégie climat et son plan de transformation ?

Dans un premier temps, nul besoin de faire réaliser un bilan carbone en bonne et due forme pour commencer à travailler sur ces postes, nous allons le voir plus loin. Il existe aujourd’hui des outils plus simples, en ligne, ou des tableurs qui donnent des approximations suffisantes pour entamer sa transformation. En revanche il est nécessaire d’avoir des connaissances solides sur le fonctionnement du système de production, de l’économie et des principales sources d’émissions de CO2. Des conférences et des formations courtes existent pour obtenir cette connaissance rapidement.

Ce qui est le plus important, c’est l’analyse des activités clés de l’entreprise et l’intention que l’on va mettre dans cette transformation.  C’est également la capacité à obtenir des données, non pas précises, mais facilement calculables et représentant une bonne approximation.  Et que ces données soient corrélées au modèle de prospérité de l’entreprise, c’est à dire d’identifier le lien entre prospérité et dépendance aux émissions de CO2, puis de couper ce lien.

Cette stratégie climat n’est pas une stratégie “en soi” : elle doit s’intégrer au sein de la stratégie d’adaptation de l’entreprise au risque de rester de simples bonnes intentions.

 

Stratégie bas carbone : l’exemple de l’entreprise … Suricats !

Chez Suricats Consulting, nous explorons actuellement l’approche suivante :

  1. Évaluer le niveau de préparation, technique et humain, de l’entreprise aux transformations nécessaires,
  2. Former le management et les collaborateurs pour que chacun ait un socle de connaissance commun,
  3. Entamer une démarche d’amélioration continue d’évaluation des émissions de CO2 dont l’entreprise est redevable,
  4. Imaginer l’entreprise dans une France bas carbone,
  5. Sur cette base de référence, imaginer les paliers de transformation que l’entreprise est prête à franchir,
  6. Intégrer ces paliers de transformation dans la stratégie globale de l’entreprise

 

Pour chacun de ces points nous développons actuellement des méthodes et des outils, ou nous utilisons des méthodes, outils et contenus disponibles pour tous. Nous y reviendrons en détail dans de prochains articles.

Concernant la phase d’imagination, nous nous basons par exemple sur les scénarios de l’ADEME Transition(s) 2050 et sur le Plan de Transformation de l’Economie Française du Shift Project.

Dans la pratique ? Voici deux illustrations concrètes, tirées de notre propre expérience et de celles de nos clients.

Suricats Consulting est une société de conseil en transformation digitale. Chaque consultant a un ordinateur portable à disposition, utilise Internet toute la journée et se déplace régulièrement chez ses clients. La nature des conseils consiste en général à développer de nouveaux services numériques.

  • Nous avons imaginé, selon le scénario “génération frugale” de l’ADEME, faire notre travail dans un monde privé d’Internet, sans matériel informatique, et où nos clients se trouvent tous à des distances accessibles en mobilité douce.
  • A l’inverse, nous avons imaginé une société de conseil se déplaçant quotidiennement en avion pour aller voir des clients plus ou moins lointains, ou chaque consultant possède de nombreux appareils numériques et où nos conseils consistent à démultiplier les ressources numériques de nos clients.

Nous sommes partis de l’idée que pour définir des marges de progression, il fallait être simple.

Stratégie bas carbone : échelle pragmatique !

Nous avons donc attribué au premier scénario – le plus souhaitable – la valeur 1, au deuxième scénario la valeur –1, et l’activité actuelle le niveau 0.

En réalité, il faudrait dissocier ces valeurs pour chaque poste d’émission, mais pour la lisibilité de cet article, nous sommes restés à ce niveau de détails.

Sur la base de ces scénarios simples, nous nous sommes interrogés : que voudrait dire atteindre le palier 0.5 ? Et 0.75 ? Comment ne pas risquer d’atteindre le niveau –0.5 ?

Derrière ces chiffres, ce sont des scénarios de nos vies quotidiennes qui se sont dessinés, certains souhaitables et d’autres encore irréalisables … pour le moment. Mais ils nous permettent d’intégrer ces objectifs dans la stratégie de prospérité de l’entreprise.

 

Stratégie bas carbone : l’exemple d’une entreprise opérant dans les services financiers

Voici un autre exemple : une entreprise dont l’activité consiste à financer l’achat de biens et  services.

  • Elle a imaginé aider ses clients à financer des aménagements pour adapter leurs logements aux aléas climatiques, refinancer l’équipement de la maison par des biens durables et réparables, et repenser leur mobilité du quotidien en permettant de partager des achats tout en générant des nouveaux revenus via la location.
  • A l’inverse, elle a aussi imaginé financer des produits de plus en plus et énergivores et jetables.

Le premier scénario se voit attribué le niveau 1, et le deuxième -1.

L’entreprise peut alors se projeter et imaginer une stratégie qui tendrait à atteindre 0.25, 0.5 et pourquoi pas 1 !

Vous l’avez à présent compris, cette démarche en apparence simple, permet d’ouvrir le champ des possibles et d’imaginer un futur prospère pour l’entreprise.

Cette démarche peut-être plus tard complétée par un Bilan Carbone complet (scope 1, 2 et 3) fait chaque année, en complément d’une analyse d’impact dont l’entreprise à la responsabilité indirecte, en tant que facilitateur.

  • Suricats Consulting peut faciliter ou non la création de nouveaux services numériques énergivores,
  • La société de financement peut faciliter l’achat et donc la fabrication de produits énergivores et polluants

Mais ces 2 entreprises peuvent également faciliter le contraire et ainsi tendre vers le 1 !

Cette approche nécessite de contacter ses clients et ses fournisseurs et d’être transparent dans sa démarche : annoncer que l’on souhaite contribuer à un monde bas carbone, partager sa vision, et proposer à son écosystème de coopérer.

Cela demande une prise de recul importante, et surtout un apport en design, en résolution de problème et en stimulation de la créativité.

Et c’est précisément la mission que nous nous sommes donnée : vous accompagner pour intégrer les enjeux climat dans votre stratégie d’entreprise.

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