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Former au design d’usage pour accompagner la transformation durable

Observer l'humain pour designer un monde soutenable : nos designer donne cours à l'Université de Technologies de Compiègne (UTC)

Dans le métier de consultant et de designer, transmettre son expertise n’est pas qu’une activité annexe : c’est un acte fondamental. Enseigner oblige à formaliser sa pratique, à questionner ses méthodes, à se confronter aux regards neufs des étudiants. Nans Chabaud, designer et consultant en transformation durable chez Suricats, enseigne depuis deux ans la méthodologie d’enquête et d’observation terrain à l’UTC.

Apprendre à observer dans un monde qui se transforme

Depuis 2018, il intervient dans différentes formations, notamment à l’ECE (école d’ingénieurs), à la suite de Chloé Payot, et à l’ESG (école de gestion), où il transmet les fondamentaux du design thinking. C’est Florent Levilhain, membre de l’ENSAD LAB et du COSTECH, qui l’invite à intervenir à l’UTC il y a deux ans sur un sujet qui lui tient particulièrement à cœur : la méthodologie d’enquête et d’observation terrain.

« J’apprends aux étudiants à observer les personnes dans un monde qui se transforme. À comprendre ce qui les entoure, qui ils sont, et comment tout cela interagit. »

Le cours s’étale sur un semestre : 12 sessions d’une demi-journée, en alternance avec un autre professeur, où les étudiants du Master UXD acquièrent les compétences semblables à celle d’un UX researcher. Au programme : conduire des entretiens qualitatifs, observer les usages in situ, analyser les données qualitatives, identifier les besoins latents, synthétiser des insights actionnables pour construire un projet design.

Mais pour Nans, l’observation terrain va bien au-delà d’une simple technique. C’est une posture, une manière d’être au monde.

« Comprendre l’humain, c’est comprendre l’environnement dans lequel il évolue : comment il le perçoit, y réagit et interagit. C’est la clé d’un monde plus soutenable écologiquement parlant. »

Des projets qui dérangent et qui transforment

Parmi les nouveaux projets passionnant et créatifs des étudiants, voici deux exemples marquants :

  • Le premier sur la fast fashion et comment déconstruire les biais cognitifs où les étudiants ont dû comprendre les ressorts psychologiques qui poussent à la surconsommation vestimentaire. Un sujet d’autant plus pertinent à l’heure du scandale Shein, récemment épinglée pour ses pratiques et son éphémère collaboration avec le BHV.


« C’est un projet dur à mener. Chacun pense qu’il consomme seulement ce qu’il faut. C’est extrêmement subjectif. »

Les étudiants ont dû apprendre à dépasser le discours de façade, à observer les contradictions entre ce que les gens disent et ce qu’ils font, à déconstruire les mécanismes de rationalisation. Un exercice complexe qui les a confrontés à leurs propres biais en tant que designers et consommateurs.

Un autre projet a particulièrement marqué Nans : celui d’étudiants cherchant à redonner motivation, objectifs et confiance en soi à leurs pairs en manque d’énergie. Comment interviewer des personnes fragiles sans les brusquer ? Comment observer la démotivation sans la renforcer ? Comment traduire des besoins émotionnels complexes en solutions design concrètes ? Les étudiants se sont retrouvés dans une zone inconfortable, mais profondément formatrice.

« Ce qui m’a touché, c’est leur capacité à rester à l’écoute malgré l’étendu du sujet et des situations. Ils ont appris que l’observation terrain, ce n’est pas juste appliquer des protocoles, c’est aussi savoir s’adapter à l’humain qu’on a en face de soi, aller rencontre des communautés en ligne ou avoir un regarde neuf sur des camarades proches »

Une approche pédagogique ancrée dans le réel

Les étudiants apprennent à formuler des questions ouvertes, à écouter vraiment, à observer sans juger, à repérer les non-dits. Ils découvrent aussi l’importance du contexte : on ne comprend pas un comportement en laboratoire, mais dans son environnement naturel.

« Mon rôle, c’est de les aider à développer une sensibilité au terrain. À comprendre que derrière chaque usage, il y a un contexte social, culturel, émotionnel, environnemental. »

Cette approche fait écho à sa pratique chez Suricats, où la conception commence toujours par comprendre les usages réels. On ne peut pas concevoir utilement et sobrement sans observer comment les gens utilisent vraiment les objets et les services.

Transmettre pour transformer

Chez Suricats, l’enseignement fait partie intégrante de la démarche de transformation. Former des designers capables d’observer finement l’humain et son environnement, c’est contribuer à faire évoluer la profession vers plus de responsabilité.

« Un designer qui ne sait pas observer, c’est un designer qui projette ses propres représentations sur les autres. Il risque de créer des solutions qui ne répondent à aucun besoin réel, ou pire, qui renforcent des dynamiques destructrices. »

À l’UTC, il voit ses étudiants évoluer au fil du semestre. Certains arrivent avec l’idée que le design, c’est avant tout de la créativité visuelle. Ils repartent avec la conviction que le design, c’est d’abord de l’empathie incarnée, de l’observation rigoureuse, de l’analyse fine.

Une vision pour demain

Former des designers capables d’observer finement l’humain et son environnement, c’est former des professionnels qui pourront concevoir des services vraiment utiles, des produits qui durent, des expériences qui respectent l’attention et le temps des utilisateurs. C’est aussi former des citoyens conscients des enjeux écologiques et sociaux, capables de questionner les modèles économiques dominants.

À l’heure où le design est parfois accusé de servir les intérêts du capitalisme de surveillance et de la surconsommation, et les enjeux de soutenabilités des variables que leur peu ajuster à la baisse en cas de turbulence marché, les designers de Suricats défendent une autre voie : celle d’un design ancré dans le réel, attentif aux personnes et à leur environnement, au service d’un monde véritablement soutenable. Une conviction qui se traduit concrètement par la certification B-Corp, le statut de société à mission, et les offres « stratégie climat » « Business model soutenable » et Numérique responsable ».

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